Lorsqu’une personne est arrêtée par la police en raison de son implication présumée dans des actes criminels, elle bénéficie d’un certain nombre de droits en vertu de la Constitution espagnole et d’autres lois.
L’article 17 de la Constitution garantit que nul ne peut être privé de sa liberté si ce n’est en vertu de la loi. Il reconnaît également le droit de toute personne détenue d’engager une procédure d' »habeas corpus » au cas où elle estimerait que sa détention n’est pas conforme à la loi et aux règles.
En ce qui concerne la durée de la détention, il est garanti qu’elle ne peut excéder le temps strictement nécessaire à l’élucidation des faits faisant l’objet de l’enquête et, au plus tard, dans les 72 heures, la personne doit être libérée ou présentée à un juge.
L’article 17 de la Constitution garantit lui-même une série de droits dont jouit une personne en détention et qui sont développés plus en détail dans les articles 118 et 520 de la loi de procédure pénale.
Ainsi, les droits de toute personne détenue sont les suivants :
- Le droit d’être informé des actes criminels pour lesquels il fait l’objet d’une enquête et pour lesquels il a été arrêté. La police a l’obligation d’expliquer clairement et en détail les faits qui lui sont imputés.
- Le droit de consulter le dossier en temps utile et avant de témoigner.
- Le droit d’être partie à la procédure judiciaire afin d’être au courant de tout ce qui est fait par le tribunal et de pouvoir promouvoir les procédures futures afin d’exercer leur droit à la défense.
- Le droit de désigner librement un avocat de confiance ou de son choix. Si vous n’avez pas d’avocat ou si vous n’en connaissez pas, vous avez le droit de vous voir attribuer un avocat commis d’office pour vous assister pendant la détention. En outre, vous avez le droit à un entretien privé avec votre avocat avant l’audience.
- Le droit de demander une aide juridique gratuite si vous n’avez pas les moyens de payer un avocat.
- Le droit d’être informé de sa détention et du lieu où il est détenu par un membre de sa famille ou toute autre personne de son choix.
- Le droit de communiquer par téléphone avec la personne de votre choix, toujours en présence d’un officier de police.
- Le droit de faire notifier votre détention aux autorités consulaires de votre pays, si vous êtes étranger, et de pouvoir leur rendre visite et communiquer avec elles.
- Le droit d’être visité et examiné par un médecin pour vérifier son état de santé.
- Le droit d’être assisté gratuitement par un traducteur ou un interprète dans sa langue si la personne ne comprend pas ou ne parle pas l’espagnol.
- Le droit de garder le silence et le droit de ne pas témoigner ou de ne pas donner de preuves à une partie ou aux questions qui lui sont posées. Aucune personne détenue ne peut être contrainte de témoigner, que ce soit dans le cadre d’une procédure policière ou judiciaire.
- Le droit de ne pas témoigner contre soi-même et de ne pas s’avouer coupable, ce qui revient à dire que le détenu ou la personne faisant l’objet d’une enquête a le droit de mentir sur les questions qui lui sont posées.
Sara Gabernet
Avocate spécialisée en droit pénal
Martínez & Caballero Abogados