1) Que réglemente l’instruction SEM 4/2025 ?
Cette instruction établit des critères clairs et uniformes pour la rédaction, le contenu et l’évaluation du rapport d’intégration sociale, une exigence essentielle pour les autorisations de séjour temporaire en raison de l’enracinement social et socio-formatif en vertu du nouveau règlement sur les étrangers (RLOEX, RD 1155/2024).
Le rapport d’intégration sociale, tel que défini dans cette instruction, sera un instrument technique aux effets déterminants pour l’octroi de ces autorisations. L’instruction aborde au moins les points suivants
- La nature et la compétence pour émettre le rapport.
- Le contenu minimum du rapport (liens avec la communauté, degré d’autonomie, utilisation des ressources sociales, niveau d’intégration).
- Le régime transitoire pour ceux qui étaient déjà soumis aux règlements précédents.
L’objectif de ce règlement est d’uniformiser la manière dont les différentes communautés autonomes et entités locales établissent les rapports, afin d’éviter les disparités dans l’octroi de ces permis.
2. Éléments obligatoires du rapport d’intégration sociale
L’instruction précise ce que doit contenir un rapport valable. Bien qu’il ne soit pas possible de reproduire l’intégralité du texte, les aspects les plus pertinents sont les suivants :
- Données d’identification du demandeur et contexte de résidence.
- Analyse de leur relation avec la communauté : liens sociaux, participation, réseaux de soutien.
- Utilisation des services sociaux : si vous avez eu des contacts avec les services sociaux, le bénévolat, les activités citoyennes.
- Niveau d’autonomie et d’indépendance dans la vie quotidienne.
- Compétences linguistiques et de communication : maîtrise de la langue locale ou d’autres langues pertinentes.
- Antécédents en matière de respect des obligations : aucun antécédent susceptible d’empêcher une évaluation positive.
- Commentaires qualitatifs permettant à l’autorité de procéder à une évaluation complète du demandeur.
Cette approche fait du rapport un document qui va au-delà d’une simple certification administrative : il s’agit d’une évaluation personnalisée de leur intégration réelle dans la société espagnole.
3. Dispositions transitoires et mise en œuvre pratique
Pour ceux qui avaient déjà une procédure de statut de racine en cours sous l’ancienne réglementation (RD 557/2011 ou lignes directrices antérieures), l’instruction prévoit des mécanismes transitoires. Elles pourront soumettre le nouveau rapport ou adapter leur dossier aux nouveaux critères, selon le cas.
Elle réglemente également la manière d’agir dans les cas où l’autorité locale compétente (conseil municipal, communauté autonome) est chargée d’établir le rapport d’intégration, en veillant à ce qu’il n’y ait pas de lacunes en matière de compétences.
Dans la pratique, les bureaux des étrangers doivent vérifier que le rapport soumis répond aux normes décrites ci-dessus ; si ce n’est pas le cas, ils peuvent exiger qu’il soit corrigé ou interprété.
4. Mon évaluation professionnelle
D’après mon expérience en tant qu’avocat spécialisé dans les questions d’immigration, je considère que le SEM 4/2025 est une instruction sage et nécessaire, même si sa mise en œuvre pose des problèmes :
Aspects positifs
- Uniformité d’interprétation : réduit le risque de décisions disparates entre les provinces ou les communautés.
- Profondeur de l’évaluation : le rapport ne reste pas purement formel, mais aborde la réalité sociale du demandeur.
- Transparence et légitimité : le candidat sait quels critères seront évalués et peut mieux préparer son dossier.
- Approche de l’intégration réelle : en se concentrant sur l’autonomie, les liens et l’utilisation des services, elle favorise l’intégration réelle des personnes qui obtiennent une autorisation.
Défis et observations
- Que les municipalités ou les autorités locales soient suffisamment capables d’établir ces rapports avec des critères homogènes.
- Le risque de retard : l’exigence de rapports plus élaborés pourrait ralentir les procédures si les ressources ne sont pas fournies.
- Subjectivité : bien que des critères soient définis, l’évaluation qualitative sera toujours subjective, ce qui exige la transparence des raisons de l’acceptation ou du rejet.
- Inadéquation territoriale : certaines administrations peuvent ne pas s’adapter ou ne pas mettre en œuvre l’instruction rapidement, ce qui entraîne des inégalités.
5. Conclusion
L’instruction SEM 4/2025 représente un pas important vers une application plus juste, plus compréhensible et plus cohérente du régime de l’arraigo en Espagne. En tant qu’expert en matière d’étrangers, je la considère comme une avancée très positive : elle donne de la dignité au processus d’intégration en évaluant les réalités et pas seulement les formalités.
Le véritable défi consiste maintenant à faire en sorte que cette instruction soit appliquée dans chaque bureau des étrangers et dans chaque municipalité, sans laisser de place à l’arbitraire ou à des interprétations divergentes. Si nous y parvenons, nous aurons un système plus juste et plus humain.
Diana Caballero
PDG – Associée fondatrice
Martínez & Caballero Abogados





